Île où, dès l'Antiquité, la religion dominante est le catholicisme, la Corse a vu s'élever sur son sol des dizaines de couvents, presque un par pieve (ou paroisse).

De l'origine des couvents

Au VIe siècle, sous l'impulsion de Saint Grégoire profond politique et habile tacticien, le clergé part à la conquête spirituelle de la Corse.

Dans son ouvrage La Corse dans l'Antiquité et le Haut Moyen Âge, Xavier Poli parlant de Saint Grégoire, écrit : « Dès la première année de son pontificat (591), il prescrivit de bâtir un couvent dans l'île, qui n'en possédait aucun. Les monastères, pépinières de clercs, sources permanentes d'instruction et d'édification, étaient un élément essentiel pour assurer le triomphe de l'église. Le pape presse les travaux, fournit l'argent nécessaire, intervient même dans le choix de l'emplacement. Il veut que le couvent s'élève sur le bord de la mer, dans un endroit fortifié ou facile à fortifier. Les barbares menaçaient l'empire et il importait que les moines fussent à l'abri d'un coup de main ».

Selon Poli, le couvent de Sainte-Marie qui s'élevait à l'emplacement actuel de la chapelle de Sainte-Catherine-de-Sisco, serait le premier couvent de l'île, couvent mentionné par la correspondance de Saint Grégoire, construit et offert à l'Église par une vénérable femme nommée Labina (ou Labinia ou Albina).

Au VIe siècle, il existait aussi un second couvent dû aux générosités de la pieuse Labina. « Nous pensons que nous sommes en présence de l'abbaye de San Stefano-de-Venaco, dont l'antiquité se perd dans les ténèbres des donations au monastère de Monte Cristo. Ce qui est certain c'est que, jusqu'à preuve du contraire, les couvents de Sainte-Marie-de-Sisco et de San-Stefano-de-Venaco sont les plus anciens de la Corse et tout porte à croire qu'ils remontent au pontificat de Saint Grégoire ».

Au milieu du VIe siècle, le Saint Siège érige des évêchés et des paroisses. Alors que l'autorité impériale s'affaiblit, le Pape autorise la fondation de couvents d'où jaillissent l'instruction et la civilisation. En moins de deux siècles, la Corse, lasse du joug des Barbares qui l'écrasent, est acquise au Saint-Siège.

Malheureusement pour l'île; la Papauté va bientôt se heurter à un ennemi terrible, le Sarrasin. Vers 759, l'île était sérieusement menacée ; les moines du couvent de la Gorgona dont dépendaient les couvents insulaires, ne se sentant plus en sûreté, faisaient transporter, de Corse à Brescia, les reliques de Sainte Julie 808 - 809, presque toute la Corse, sans défense, connaît toutes les horreurs de l'occupation musulmane.

Par un édit du , l'empereur Lothaire fait un appel aux armes en faveur de la Corse en danger. Les comtes de l'île avec tous leurs vassaux devaient entrer en campagne. Boniface II, comte de Lucques, désigné comme prévôt de la province, est investi des pouvoirs militaires les plus étendus. Il réunit bientôt une petite armée composée de Corses et de Toscans. Vers le milieu du VIIIe siècle, la Corse est tombée au pouvoir des Sarrasins qui l'occupent en maîtres. Elle restera sous domination sarrasine jusqu'au début des années du XIe siècle, vers 1030. Les couvents déserts sont repeuplés et les autels abattus relevés.

Au commencement du XIe siècle, les Sarrasins, fortement éprouvés par les échecs qu'ils avaient subis en France et en Italie, avaient perdu du terrain en Corse.

Hugues, marquis de Toscane, considérait comme faisant partie de son domaine les terres de la Corse, dont il disposait en faveur de l'abbaye de Saint-Sauveur de Sesto. Deux chartes provenant des archives de San Mamiliano de Monte-Cristo, font mention des marquis Guillaume et Hugues qui, en 1019 et 1021, auraient veillé au salut de l'île.

Au XIe siècle, le monastère de la Gorgone devenu bénédictin eut en 1116 un « pied-à-terre » à Tomino, l'église San Nicolao, qui devient une chartreuse au XIVe siècle à la suite de son union avec les Chartreux de Pise.

Tous ces couvents ont joui du droit d'immunité et d'asile jusqu'en 1768, date du passage de la Corse sous administration militaire française.

Durant la grande révolte des Corses contre les Génois (1729-1769), beaucoup de ces couvents (couvents d'Orezza, de Bozio, de Saint-Antoine, Oletta, de Caccia, ...) ont servi de lieux de rencontres pour des consultes (assemblée).

Les couvents du Cap Corse

Au cours du dernier millénaire, le Cap Corse a compté jusqu'à dix-huit couvents et monastères. Quelques-uns sont encore occupés de nos jours.

Construits sur les hauteurs pour être à l'abri des incursions barbaresques, ou sur le littoral en période de paix, la plupart des couvents sont désaffectés, d'autres ruinés depuis longtemps. Voici la liste de ces édifices religieux par ordre N-S et O-E :

Les couvents de Balagne

Au XIVe siècle aucune implantation de couvent n'avait été encore réalisée. Avec les seigneurs toscans venus libérer l'île du joug sarrasin, le christianisme va s'implanter solidement en Balagne. Les moines sont chargés de l'évangélisation. Seigneurs locaux et les possédants vont faire des dons de terres et de bâtiments aux abbayes bénédictines de Toscane et de Ligurie dont celle de Gorgone, pour faciliter cette influence monastique.

Les couvents du Nebbiu.

Les couvents de Bastia

En 1540 en pleine période d'incursions barbaresques, quelques religieux dont les pères Mariano de Santo-Pietro-di-Tenda (ou de Nebbio), Joseph de Fermo, Liberio de Domodossola et le frère Pierre de Sainte-Lucia-di-Mercurio, débarquèrent à Bastia. Ils commencèrent par y fonder le couvent Saint-Antoine de Bastia. Leur présence sur l'île contribua beaucoup à ranimer la foi.

« Après deux siècles d'apostolat, la province de Corse était bien florissante ; elle comptait 280 religieux profès, dont 60 prédicateurs et 18 couvents dont trois consacrés au noviciat et à la formation religieuse et scientifique des clercs ».

À la fin du XVIIIe siècle, Bastia compte dix couvents. Avec la Révolution, un grand nombre de ces édifices religieux ont été réquisitionnés par l’armée. Dès lors ils connurent de nombreuses transformations et ont été diversement aménagés (casernes, entrepôts, manutentions, hôpitaux...).

Les couvents du Centre Corse

Les couvents de Castagniccia

Matra - Couvent des Observantins (branche des Franciscains) édifié en 1642.

Les couvents du Fiumorbo

Les couvents de l'Ouest Corse

Les couvents d'Ajaccio

Les couvents du Sud Corse

Les couvents de Bonifacio

Bibliographie

  • Alerius Tardy, Fascinant Cap Corse, Imp. Bastia-Toga, 1994
  • Le Couvent Sant’ Angelo - d’hier à aujourd’hui, ouvrage réalisé à l’initiative de la municipalité de Bastia (la Mairie de Bastia / Direction du Patrimoine)

Voir aussi

Articles connexes

  • Le Cap Corse
  • La Balagne
  • Le Nebbio
  • La Castagniccia
  • La Plaine orientale
  • Microrégions de Corse

Liens externes

  • Histoire des Capucins en Corse
  • Union Nationale des Combattants de la Haute-Corse
  • Un recensement des couvents de Corse par la Conservation régionale des monuments historiques

Notes et références

Notes

Références

  • Portail de la Corse
  • Portail de l’histoire

Domaine du couvent Saint Joseph CORSE HauteCorse SANTOPIETRODI

Corse4.pcfr.jpg Heraldic collector's item (from Heraldry of the World

Deux édifices religieux de Corse choisis par la Fondation du Patrimoine

Couvents classés en Corse

Couvent St François Cap Corse Capicorsu (Les Plus Beaux Paysages à Terre)